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"Justice" de Michael Sandel en français


Le versant moral du meurtre / Une défense du cannibalisme


10595 visions, 2 commentaires
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Note importante : des sous-titres français traduits par un humain sont bien disponibles. S'ils n'apparaissent pas au début de la lecture de la vidéo, voici de l'aide.

EN RESUME

"5 sur 5 : une expérience de "gai savoir", qui démontre les qualités d'un bon cours à la fois magistral... et interactif au service d'un authentique moment de réflexion dialectique".

Ce que nous aimons par-dessus tout dans ce cours c'est son côté dialectique, qui comporte une véritable part d'imprévu et de spontanéité, ses moments d'hilarité, et son refus de façon générale des "bons sentiments". Une expérience authentique de libre pensée donc, que CED est fier d'avoir traduit vers le français.

N'hésitez pas à améliorer nos sous-titres, à publier vos propres évaluations notées et à nous proposer des compléments pour enrichir cette page.

Vous pouvez lire notre critique détaillée ci-dessous.


Ces propos reprennent le contenu de notre billet "Education de qualité : le cas Justice Harvard" publié à l'origine sur le blog ThinkingCloud.

Que peut-on retenir de cette “expérience éducative” ?

D’abord qu’il n’est pas nécessaire en éducation d’être moins racoleur que ne l’est l’industrie du film : “the Moral Side of Murder” (la face morale du crime) ou “Putting a price tag of life” (mettre un prix sur la vie humaine) : voilà des titres où l’on se sent a priori “concerné”. Avant même de démarrer, on sent que quelque chose d’important se joue. Les Américains disent “compelling” : il y a quelque chose de décisif, d’impérieux qui se joue. Donc leçon n°1 : quand on a quelque chose d’important à dire, il faut assumer de le mettre en scène.

On s’attendrait à ce qu’un bon cours sur le web soit hyper-novateur sur la forme. En fait, c’est simplement un cours d’amphi bien filmé, ponctué de quelques transparents. Ce qui fait l’intérêt de l’expérience, c’est que ce cours est un “show” : il est bon à l’écran, parce qu’il était déjà bon dans l’amphi. On ne fait donc pas de bonne éducation sur le web sans bonne éducation tout court. Le web est là pour mutualiser des expériences exceptionnelles ou pour les faire émerger : il ne transformera jamais un propos pauvre en “délice interactif”.

Qualité n°1 du cours : “on pense” avec Michael Sandel. Ce n’est pas simplement un moment où on découvre Bentham, Mill, ou d’autres références philosophiques : à travers ce cours, on vit une histoire, l’histoire d’un groupe qui part d’une opinion majoritaire (“on peut sacrifier la vie d’une personne pour en sauver davantage“), d’une évidence, pour problématiser cette évidence avec l’affaire du bateau aux cannibales. C’est donc un voyage intellectuel où nous avons rendez-vous avant tout avec notre propre pensée, nos propres conceptions : comme le dit Sandel, nous nous exerçons à tirer nos conceptions de pensée jusqu’à leurs limites, pour voir si elles sont véritablement solides.

Qualité n°2 : l’accessibilité. Nous sommes à Harvard et pourtant le cours me semble accessible à un enfant de 12 ans : Michael Sandel s’exprime avec simplicité, avec concision. D’ailleurs chaque session ne dure que 2x 25 min environ : suffisamment pour stimuler la réflexion et engager les élèves à réaliser études et travaux pratiques en un autre lieu. C’est là un bon signe : quand une expérience éducative nous donne envie de lire des auteurs, des textes, avec un objectif, un but autre que celui d’approcher une “statue” de grand penseur.

Qualité n°3 : tout est bon pour penser. Socrate proposait de réfléchir sur le concept de “beauté” en invitant son interlocuteur à réfléchir à ce que serait une “belle marmite” ou à l’art de la cordonnerie : Sandel présente des extraits de Shakespeare, des Simpsons et de Fear Factor pour réfléchir à la possibilité d’une distinction entre “plaisirs hauts” et “plaisirs bas”, et discuter de la solidité du criterium de Mill. Ce n’est pas pour verser dans la démagogie : rien n’est égalisé dans cette opération. Au contraire, plutôt que de jouer aux anges éthérés, on reconnaît le fait qu’on peut à la fois regarder les Simpsons, lire Shakespeare et prendre un plaisir mêlé de supériorité morale et de voyeurisme à zapper sur Fear Factor, sans pour autant démissionner intellectuellement et devenir un grand relativiste.

Qualité n°4 : l’appel au public. Au-delà de Michael Sandel, ce qui est réjouissant dans ce cours, c’est le courage des élèves d’Harvard qui assument souvent des positions à l’opposé du politiquement correct. A la suite de chaque vote, Sandel prend systématiquement soin de donner la parole aux avocats d’opinions minoritaires : ainsi, ceux qui ont le courage d’assumer une position utilitariste ultra-cohérente peuvent l’exprimer. C’est extrêmement jouissif de voir d’autres esprits “innocents” s’approprier une pensée et en faire quelque chose.

Qualité n°5 : l’humour. A petite dose, cela fait du bien. L’exemple des chrétiens sacrifiés au jeu du cirque (épisode n°2) ou du cannibalisme (épisode n°1) ne sont jamais abordés de façon sinistre : je vous laisse retrouver ces extraits pour le vérifier. Plus profondément, on touche à un principe de la “libre-pensée” : n’avoir égard qu’à la rectitude du raisonnement, pouvoir l’exprimer de façon sobre et se débarrasser le plus possible de l’idée qu’il est convenable ou non de penser sur un sujet. On a le droit de penser sur tout.

Qualité n°6. L’artificialité. A dire vrai, il ne s’agit pas d’un cours filmé. Il s’agit d’un montage : les interventions du public sont sans doute sélectionnées, peut-être les étudiants qui interviennent sont-ils notés sur la participation qui n’a rien de spontané. Mais on s’en fout un peu : un show est artificiel par essence. L’essentiel c’est qu’il plaise et fasse réfléchir. Je souligne ceci parce que je pense que la spontanéité est exagérément valorisée, comme une déesse : en réalité, la spontanéité n’est qu’un matériau parmi d’autres ; un bon spectacle sent toujours le travail et la préparation.

Qualité n°7. L’envie de faire plus. Contrairement aux cours des gourous qui nous placent toujours plus dans leur dépendance, le cours de Michael Sandel donne envie d’accéder aux sources de ses cours. On sent que son propos est fondé, et on peut lire documents, sources et extraits directement sur le site web. Son cours donne envie d’être familier avec Bentham et Mill et pas simplement avec Michael Sandel. Peut-être nous donne-t-il même envie d’être familier avec des problèmes de l’humanité, ce qui est encore mieux :

“Quand on voit le style naturel, on est tout étonné, et ravi ; car on s’attendait de voir un auteur, et on trouve un homme. Au lieu que ceux qui ont le goût bon, et qui en voyant un livre croient trouver un homme, sont tous surpris de trouver un auteur : plus poëticè quam humane locutus [326] est [le mot est de Pétrone] Ceux là honorent bien la nature, qui lui apprennent qu’elle peut parler de tout, et même de Théologie.”
Blaise Pascal, 
les Pensées

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  6  messages

Le 16 Janvier 2013


oui, cela peut paraître très intéressant aux Français, mais ce n'est que parce qu'il ne savent pas ce qu'il y a derrière un cours pareil. il y a des histoires inventées par les autres auteurs, pas par Sandel! cela commence surtout avec nagel et williams...il y a donc des dizaines d'années de refléxion derrière un cours pareil...tous les ans, depuis une trentaine années, tous les professeurs de philosophie morale à harvard, oxford, cambridge (ce que je connais) font le même cours. quand on le voit la cinquième fois, il est moins intéressant...en plus, il est très difficile de prendre des notes à un cours pareil. aucune structure. aucun résultat. aucune base pour refléchir. je n'ai personnellement pas beaucoup aimé ce genre de cours. il vaut mieux donner la base théorique (ou intégrer un cours magistral plus structuré au milieu) pour pouvoir continuer la discussion avec tout le monde après. un cours pareil commence avec les philosophes des années 1970 alors qu'il y a deux millénaires de philosophies qui les ont précédées...les américains n'ont pas cette culture là et du coup ils oublient pas mal de problèmes moraux lors de leurs cours, ou pas mal d'auteurs qui ont déjà donné leur réponses à ces questions là...

 

Le 16 Novembre 2012


Voici une page d'aide pour afficher les "bons" sous-titres et profiter de la manne :

http://www.canal-educatif.fr/wordpress/?p=161

Le 15 Novembre 2012


Merci pour votre réponse rapide! J'ai réussi tant bien que mal à trouver la traduction en français en allant sur "translate captions", et en faisant défiler la liste des langues. Par contre, mieux vaut apprendre l'anglais car cette vidéo est traduite mot à mot, difficile d'y comprendre quelque chose! J'espère que des traducteurs se désigneront pour vous aider car vos vidéos sont vraiment intéressantes.

Le 16 Novembre 2012


Malheureusement, vous avez dû regarder des sous-titres traduits de façon automatique par Google : vous avez donc dû souffrir. Je vous assure qu'une traduction "humaine" et qui respecte l'esprit philosophique du texte est bien disponible.

Le 15 Novembre 2012


Je suis navrée mais il est impossible d'avoir la traduction en français. J'ai réussi seulement à l'avoir en anglais!

Le 15 Novembre 2012


Le module qui affiche les sous-titres est en effet toujours un peu "capricieux". Nous sommes en cours de discussion avec Amara pour résoudre le problème.

Mais il existe une solution simple : si les sous-titres français ne s'affichent pas au début du film, rechargez la page (touche F5 en général) et relancez la vidéo.

Vous verrez qu'un petit module "amara" apparaît en bas à gauche et que les sous-titres seront alors normalement automatiquement activés.

 




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Vous pouvez améliorer les sous-titres ici (en cliquant sur "modifier les sous-titres").

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